Mélissa Laveaux
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Mélissa, quels sont les musiciens qui vous accompagnent sur scène actuellement ?
Il y a Sébastien Lété qui est batteur et percussionniste ainsi que Mano qui joue de la contrebasse.

Pouvez-vous revenir sur votre apprentissage de la musique, qui s'est déroulé à Montréal je crois ?
Non, en fait c'était à Ottawa...


Je suis née à Montréal mais j'ai vécu dès l'âge de 2 ans dans l'Ontario, dans un environnement anglophone, ce qui est assez différent. Je voulais prendre des cours de piano vers l'âge de 6 ans mais cela ne s'est pas fait. J'ai, malgré tout, conservé un intérêt pour la musique et à l'âge de 13 ans j'ai pu commencer à jouer de la guitare car mon père m'en a offerte une d'occasion. Je n'ai plus lâché cette guitare et les méthodes qui allaient avec...

Pour quelle raison n'avez-vous pas pris de cours de piano, à l'âge de 6 ans, alors que vous le désiriez ?
J'avais perdu le chèque qui me permettait de prendre mon premier cours. De ce fait la punition a été cinglante puisque j'ai totalement été privée de cours...

Votre environnement familial était-il très ancré dans la musique ?
Non, ma mère chante très mal !
Mon père joue de la musique mais nous ne vivons pas ensemble.

Quelles étaient vos influences quand vous avez commencé la musique ?
Tout ce que mes parents écoutaient...
Des groupes tels que Tabou Combo, Les Compagnons de la Chanson, Martha Jean-Claude, Maurice Sixto, Bachir Touré mais aussi tous les grands orchestres de Jazz haïtien. Tout cela se mêlait à la musique Pop que je pouvais entendre à la radio...

C'est lorsque j'ai commencé à jouer de la guitare que j'ai découvert des groupes tels que Morcheeba et bien d'autres. Ayant eu l'occasion de faire de la radio en tant qu'animatrice, la liste s'est considérablement allongée et, de ce fait, il me faudrait beaucoup de temps pour tous les citer.

Vous êtes très jeune, pouvez-vous me dire quand vous avez commencé votre carrière en tant qu'artiste professionnelle ?
En 2003, n'ayant pas de MP3 pour enregistrer, j'ai réalisé une petite vidéo que j'ai envoyée à un Festival local (Ladyfest à Ottawa). C'est là que j'ai commencé à vraiment jouer et qu'a commencé ma carrière...

Vous avez vécu dans de nombreux endroits différents. Vous êtes-vous imprégnée de toutes ces atmosphères et ambiances pour forger votre propre style ?
Mon style était déjà « formé » avant que je vienne vivre en France à l'âge de 23 ans. Je suis née au Canada et c'est là-bas que, pendant 22 ans, j'ai créé ma propre couleur musicale.

J'aime beaucoup les voyages mais je n'en ai pas fait tant que ça dans ma vie. Cela coûte très cher...
Ce n'est que maintenant que les voyages commencent pour moi. J'écris beaucoup dans le train et dans les transports en général. Je trouve qu'avoir le corps qui se déplace m'aide à trouver de l'inspiration.

Pour vos textes français, vous inspirez-vous d'auteurs francophones. Si oui quels sont ceux que vous préférez ?
Il y a Ariane Moffatt (jeune artiste québécoise, Nda) qui me touche beaucoup. Son premier album « Aquanaute » est vraiment excellent !
C'est un mélange de Folk au piano et de musique électronique assez légère. C'est un album que j'écoute constamment...
C'est assez difficile d'écrire en français en France...

C'est beaucoup plus facile au Canada parce que les gens y acceptent davantage les néologismes. En France on reste beaucoup dans le cadre de la grammaire, ce qui est assez contraignant pour écrire une chanson et laisser son esprit artistique suivre son cours.
De ce fait, depuis que je suis en France, j'écris de moins en moins en français...
Il faut que je me trouve au Canada, en fait, pour écrire en français... je m'excuse (rires) !

Quelle définition donneriez-vous à votre musique ?
Crue !
Comme du fromage, juste crue (rires) !

Qu'évoquent vos textes ?
Tout...
La mort, ma guitare, ma relation avec ma mère, l'océan, le corps donc les viscères...
Tout ce qui est facile à transformer en allégories. Par exemple le corps et les fonctions corporelles sont un écho des relations que l'on entretien avec son entourage.

C'est assez inédit, je ne pense pas que vous ayez beaucoup d'alter ego dans ce domaine...
Non, ce n'est pas vrai...
Je suis très influencée par des songwriters nord-américains et canadiens comme Joni Mitchell qui est excellente !
C'est à la fois une tradition canadienne mais aussi une tradition des poètes antillais qui écrivent beaucoup sur l'océan et l'eau...
Il y a une fascination, le thème de l'eau revient toujours pour une raison ou une autre. Que ce soit l'esclavagisme, la nature même du corps qui n'est quasiment composé que d'eau...
Je ne fais donc que suivre la marée...

Vos chansons sont-elles engagées ?
Pas vraiment...
Il ne suffit pas pour faire une chanson engagée de dire que le gouvernement pue etc...
Je préfère analyser des causes et des conséquences. Par exemple savoir pourquoi une révolution qui a eu lieu dans le passé peut affecter les gens aujourd'hui. Comment la ségrégation a pu affecter Billie Holiday ou Louis Armstrong. Une chanson engagée évoque des relations humaines, pas seulement des revendications criardes.
Mes textes les plus engagés expliquent comment des faits historiques peuvent affecter des faits personnels...

Pouvez-vous me présenter votre album « Camphor & Copper » (No Format/Universal) ?
Il s'agissait au départ d'une auto-production réalisée au Canada avec Rob Reid qui était le percussionniste avec lequel je jouais à l'époque.
Le résultat s'est, bien sûr, retrouvé sur Myspace avant de tomber entre les mains d'un label. Il s'agissait de No Format qui a, immédiatement, souhaité signer l'album.

Rob a suivi son chemin et, pour ma part, j'ai apporté quelques modifications au disque en supprimant 5 titres et en ajoutant 5 autres. Le but final étant de donner plus de « pêche » au CD tout en conservant le fil directeur de « Camphor & Copper » qui baigne dans une atmosphère qui lui est propre.

Quelle direction souhaitez-vous donner à votre musique dans le futur ?
C'est une musique personnelle...
 J'espère, simplement, toujours pouvoir écrire des choses intéressantes et arriver, par l'écriture, à poursuivre mon auto-apprentissage de la guitare. C'est un instrument qui m'apporte énormément au quotidien et je n'ai pas fini d'apprendre. Je suis toujours une élève...

 

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Interview réalisée au
Cognac Blues Passions
le 22 juillet 2009

Propos recueillis
par David BAERST

En exclusivité !

 

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